Flora Temnouche lives and works between Berlin and Paris.
SOLO EXHIBITIONS
2025 Reality is spam, 7277 Santa Monica Blvd , Los Angeles 90046, Megan Mulrooney Gallery
2024 Bue Hour, 15 rue Guénégaud, 75006 Paris, Galerie Elsa Meunier
2023 I remember, 18 rue Chapon, 75003 Paris, Galerie Zeto Art.
Atlas, 15 rue Guénégaud 75006, Galerie Elsa Meunier
GROUP EXHIBITIONS
2024 Holiday Saloon ( online ), Megan Mulrooney Gallery, Los Angeles
Art Cologne 2024, Viola Relle, Nazzarena Poli Maramotti, Flora Temnouche, AplusB Gallery, Cologne
Vienna Contemporary 2024, Tiziano Martini, Viola Relle, AplusB Gallery, Vienna
Warm, with Francesca Cornacchini, Sofìa Durrieu, Stefano Giuri, Davide Mancini Zanchi, Viola Relle, Markus Saile, Anna Virnich, curated by Gabriele Tosi and Dario Bonetta, AplusB Gallery, Brescia, Italy
Interior worlds, with Ali Eyal, Emil Robinson, Enzo Meglio, Evie O'Connor, Gail Spaien, Kyle Coniglio, Louise Janet, Mikey Yates, Sarah McEneaney and Stipan Tadić., Taymour Grahne Projects, London
Night Stroll, Kaï-Chun Chang, Zhi Ding, Nicolas Gaume, Travis MacDonald, Ellen Siebers, Galerie Elsa Meunier — Galerie Mathilde le Coz , 15 rue Guénégaud Paris
I confini dell’alterita, campo di Ghetto Novo, Cannaregio, Museo ebraico di Venezia
Memory, Chilly Art Projects, 1st Floor 125 New Bond Street, London
2023 Booth AM 312, Art Miami, Espace Meyer Zafra, One Herald Plaza, Miami, FL 33132
Je ne sais quoi, Zeto Art, Art01 Shanghai Art Fair, Shanghai Exhibition Center No. 1000 Middle Yanan Road,
Worum es geht, Kultur Bahnhof Eller, Düsseldorf
2022 Racines aériennes, exposition collective, villa Maeterlinck Jean Nouvel, Nice
Le Corbusier, Héritages, exposition collective, Revue Eclipse & Galerie Philia, La Cité Radieuse, Marseille
Die Grosse 2022, gruppeaustellung, Kunstpalast Museum, Düsseldorf
2021 Transhumances III, Numeroventi, Palazzo Galli Tassi, Florence
2019 Secret Sundays, Bruch und Dallas, Cologne
2017 L'eau de vos yeux, exposition collective, Le cercle de la Horla, Paris
2015 Micro salon 5, exposition collective, L'inlassable Galerie, Paris
RESIDENCY
2021 Transhumances Residency, hosted by Numeroventi, Palazzo Galli Talli, Florence
PRESS
Il Sole 24 Ore, La pittura in scala ridotta, Maria Adelaide Marchesoni, December 2024
Revue Eclipse, de l'assignifiant, Ygaël Attali, Avril 2023
Point contemporain, en direct, exposition personnelle Flora Temnouche, atlas présenté par la galerie Elsa Meunier, Février 2023
Dans les yeux d'Elsa, Entretien du 3 Janvier 2023, Février 2023
Numéro, deux expositions audacieuses à voir à la Cité Radieuse, Matthieu Jacquet, 21 Mai 2022
OTHER
2020 Cofondation de la Revue Eclipse
EDUCATION
2023 Freie Kunst, Kunstakademie Düsseldorf, Klasse Katharina Wulf
2016 Master II d'histoire de l'art, Paris I Panthéon Sorbonne
Master I de Lettres Modernes, Paris III Sorbonne Nouvelle
2015 Master in Literatur, Technische Universität Dresden
2014 Licence de Lettres Modernes, Paris III Sorbonne Nouvelle
2013 Licence en histoire de l'art, Paris I Panthéon Sorbonne
2010 Classe préparatoire littéraire, Hypokhagne AL, Lycée Janson de Sailly
TEXTS
Le modèle se tait. Se fige. Il est à la merci d'un coup d'œil qui l'examine, le scrute, le dissèque, le renifle, l'empoigne, l'écrase. Le modèle est sa chose. Pose et dispose au moindre mot. Se terre au moindre silence. Se meut à la moindre instruction. Se cambre au moindre ordre. Enserré, transis, ses poses sont commodes. Ses traits alimentent un appétit insatiable. La dite dévotion envers la muse n'est qu'une dévoration. L'art du portrait est souvent cannibale. L'histoire de l'art se repaît de grands peintres se gavant de modèles qu'ils enserrent pour les insérer dans leurs grandes œuvres. Le plus souvent de grands hommes tenant de larges pinceaux. Le plus souvent une femme inspectée du regard. Récit d'un dévisagement réifiant. Crépuscules d'une bestialité minotaure.
Le portrait est l'occasion d'une appropriation. Le moment pénible d'une interrogation. Le passage crispé d'un figement inquisiteur. Le portrait est, aussi, l'occasion inédite d'une rencontre. Le modèle brise le masque si le peintre l’y autorise. S’il lui fait place. S’il se dessaisit. S’il se soustrait. S’il renonce à occuper toute la pièce. S’il renonce à ébruiter tous les silences. S’il cesse de dévisager pour envisager la personne qui lui fait face. S’il pose son regard, non sur un modèle, mais sur un visage.
Flora Temnouche envisage ses temps de portraits, non comme un examen, mais comme une rencontre. La personne n’est ni fixée du regard ni fixée à son tabouret, mais bavarde, rit, se raconte. L’attention suit des yeux les mouvements arythmiques de l’interlocuteur, se fait scribe de pulsations, témoigne d’instants partagés, et conte un moment. Les déploiements spontanés des personnes s’esquisseront naturellement, à mesure que la conversation se tisse, et à mesure que l’échange se noue. La lumière naturelle est requise, et aucune pose n’est recommandée ; celle qui sera gravée dans l’œuvre naîtra d’un instant où le geste est la continuation d’un élan. Le temps du portrait est celui d’une rencontre, et bien souvent on ne sait si c’est pour la peinture ou pour l’échange que ce moment est né, et que ces instants comptent.
Considérer non la figure, mais le visage. Porter attention non au figement mais à une ulsation. Envisager autrui au lieu de le dévisager. Telle paraît être l’éthique d’une rencontre picturale offrant libre cours au déploiement. Or le déploiement ne peut être le fruit d’une machination, le résultat d’un calcul, l’aboutissement d’un dispositif. Nulle lumière artificielle n’éclaire le sujet. Nul ordonnancement le fixe dans une composition préétablie. Le peintre n’est pas marionnettiste mais témoin et acteur d’un échange. Interlocuteur.
Or l’interlocution n’est possible qu’avec un être, un être qui répond de son être. L’objet lui, peut interloquer, non par sa parole, mais par son ordonnancement spontané. Temnouche ne façonnera pas artificiellement des compositions florales, des arrangements de fruits ou des décorations de pièces. Les natures mortes sont ainsi envisagées comme une trace, un signe, un palimpseste. Flora Temnouche s’ouvre à leur déploiement comme elle le ferait avec des personnes. Elle les questionne en leur faisant place et tente de transcrire leur témoignage. Celui d’un mouvement passé, celui d’une étrange intrigue, celui d’une vie antérieure.
Octobre 2024 - Ygaël Attali
Flora Temnouche poursuit sa quête de jeu, entre intérieur et extérieur, qui dépeint tant sa nature emplie de la fluidité aussi bien de son être, voyageur, que des objets qui l’entourent. Cette nouvelle exposition marque une période de travail plus personnelle, portée sur le recueillement. Inspirée de la touche de Paula Modersohn Becker comme du trait d’Avigdor Arikha, l’artiste capture le jour à travers les sujets sur lesquels se dépose son regard. Sur des tonalités plus douces, elle crée un espace qui rassemble l’éphémère, rapporté du dehors - comme les fruits de saison, un oeuf, un bouquet de fleurs - et réveille sa palette automnale. Ces sujets cueillis habitent l’intérieur d’une vie fragile, et la récolte de chaque nouvelle couleur imprègne la scène avec puissance. Non teinté de symbolisme, la sélection de ces objets incarne le choix de figer un état, une ou plusieurs sensations. Observatrice, sa volonté s’affirme dans l’attention portée davantage aux détails, aux motifs, qui ancrent l’instant présent. Ce présent pourtant insaisissable, mobile, Flora Temnouche s’en empare dans un moment transitoire : l’heure bleue. La couleur d’un instant, qui déambule, s’étire, déteint, puis s’évapore ; à la lumière traversante, et dont le lien, transposé, tisse son fil d’Ariane sur l’ensemble de la série. Les yeux de l’artiste, passeurs de cet éclat bleuté, seront des outils, tout autant que témoins. Il n’est plus question de piocher ses modèles hors de ce qui se tient là, devant elle. La fenêtre du regard constituera la toile. L’artiste peint ce qui lui est présenté, dans l’urgence de ce présent qui ne fait que passer. Tout comme nous, les lieux, les objets, la nature et le temps ne sont que de passage. Ainsi, elle démontre que l’attention dédiée à cet écrin, son intérieur, permet, sinon de se le remémorer, d’en prendre soin, comme de soi-même.
Février 2024 - Eloïse Duguay
Au commencement, il y a cette assiette*. Simple, insignifiante et pourtant essentielle. Elle ouvre la voie à l’artiste vers un travail tourné vers son environnement immédiat : l’espace de l’atelier. Lieu de création mais aussi espace personnel, il devient motif. L’artiste en représente les objets qui l’accompagnent au quotidien et qui peuplent cet espace de travail. Ce sont des objets usuels, un verre, une tasse, des bocaux, mais aussi des objets plus personnels tels que ses livres qui nourrissent sa créativité. Cette représentation sans artifice et sans mise en scène, montre l’attachement de la peintre à enregistrer et compiler des instants vécus, catalysés ici par la représentions d’objets qui, selon les mots de l’artiste, « portent en eux une certaine neutralité tout en étant chargés d’un sentiment d’appartenance ». Ce sont autant d’éléments, qui existent près d’elle et qui se mêlent naturellement à ses outils de travail. C’est cette relation hasardeuse, accidentelle et cette interpénétration entre son univers créatif et celui de son quotidien qui a intéressé la peintre. Ces objets se font en quelque sorte l’intermédiaire entre l’espace clos de l’atelier et le monde extérieur. Les jeux de reflets, de lumières qui les traversent en sont les premiers médiateurs.
Cette interférence entre son monde intérieur et le monde extérieur est ce qui lie l’ensemble du travail de Flora Temnouche. L’atelier est en effet aussi le lieu où l’artiste ingèrent des instants passés, se remémorent des lieux traversés. Ces derniers sont convoqués par une multitude de clichés que la peintre réalise au préalable et conserve précieusement tel un atlas de sa propre vie. Certains de ses tableaux en sont le résultats. Si la composition n’en restitue, cette fois-ci, que des bribes et se focalise sur la couleur, délaissant volontairement leurs contours et leurs représentations mimétiques, il s’agit pour la peintre d’en fixer davantage ses sensations : celles qui restent malgré le temps et se transforment en souvenir. « L’abstraction me permet certainement de condenser le côté évanescent du souvenir visuel qui s’imprègne furtivement au fond de l’œil. (...) Ce qui m’intéresse dans cette idée d’atlas intime ce serait de cantonner mon approche qu’à ce que mes yeux voient », explique-t-elle.
L’exposition personnelle de Flora Temnouche, « Atlas », présente une sélection de peintures qui met en évidence le lien qu’entretien l’artiste avec les choses mais aussi l’atmosphère qui habite des lieux. C’est cette relation, ce va et vient entre immédiateté et souvenir qui se répond entre ses œuvres oscillant entre figuration et abstraction.
Février 2023 - Elsa Meunier